Randonnée du 15 au 17 mai 2005
Gorges de la Carança-
Thuès - Thuès

Carte: IGN TOP 25 n° 2250 ET

 

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Train jaune


 

 


Corniche

 

 

 

 

 



Carança Torrent

 



Estany de Carança

 

15 mai 2005•• Thuès - Planell de l'Estany •• 8 h 00

dénivelé: + 1400 - 0

A Villefranche de Conflent, ville fortifiée, on embarque dans le mythique train jaune. Ceux qui s’attendent à voir un pittoresque train en bois délicieusement inconfortable seront peut-être déçus. De nouvelles voitures modernes et climatisées sont en service, évidemment d'un jaune éclatant. Mais il règne une ambiance assez spéciale, presque ludique. Les voyageurs sourient, prennent des photos. Ils ont plus l'air de participer à une attraction que de faire un voyage. A se demander s’il est encore normal de leur faire payer la TVA au taux réduit (cf. CAA Bordeaux, 19 février 2004, n° 00-553 ). Mais ce n'est pas le sujet. Abandonnons-nous au plaisir de cet instant un peu magique. Le train jaune suit son parcours sinueux au travers d'un paysage somptueux. Une voix d’hôtesse d’aéroport annonce les stations : « Thuès-Carança. Attention, arrêt sur demande ». A deux pas de la gare (si l'on peut dire !) on entre dans les gorges de la Carança. Trois itinéraires s’offrent au visiteur. Le plus escarpé parcourt la rive droite en montant au col du Roc de la Madrieu (env. 1100 m) avant de redescendre vers la jonction des sentiers (alt. 1000 m). Sur la rive gauche, on emprunte les célèbres corniches où l’on accède de deux manières : soit dès le départ en grimpant sur un sentier en lacets en direction de Fontpédrouse, jusqu’à une prise d’eau, soit par l’intérieur des gorges. Parmi les gens qui ont le vertige, il y a ceux qui aiment avoir peur et les autres. Les premiers doivent se précipiter sur la corniche ; les autres y seront très malheureux. Quel que soit le choix initial, tous les marcheurs se rejoignent au bout d’une heure environ aux fameuses passerelles. C’est la cohue. Chacun veut rapporter une preuve de sa bravoure en posant sur les ponts de singe. Les appareils photo crépitent. On patiente. Après les passerelles le sentier remonte tranquillement le torrent. Dans la bouche d’une marcheuse (avè l’accent du midi) : « Quand je dis que j’en ai marre, c’est que j’en ai marre». A ce signal, la cohorte qui me précède s’immobilise pour se jeter sur les casse-croûtes. La voie est libre. Mais l’estomac vide. L’altimètre indique 1300 m. Il a fallu 2h30 pour parcourir la moitié du chemin qui sépare Thuès du refuge du Ras de la Carança.

Le refuge, à 1830m, est atteint vers 15 h, soit après un peu plus de 4 heures de marche, pause-repas déduite. Il n’est pas gardé à cette période de l’année ; mais il est ouvert et l’on peut s’y abriter en cas de besoin.

 

Le lac de Carança est à 2 heures de là. En passant par l'Estany Blau. Un régal pour les yeux.

 

Le lac de Carança, à 2264 m d’altitude, est en grande partie gelé. La montée à l’Etang Noir (2500 m) se fait en raquettes, mais pour le bivouac il faut redescendre pour trouver, vers 2300 m, un peu d’herbe et un peu d’eau.

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Entrée des Gorges de
la Carança

 

 


Passerelles

 

 

 

 



L'Estany Blau



Bivouac au Planell de l'Estany (le soir)


 



Bivouac au Planell de l'Estany (le matin)



ˆColl de Carança¬

 


Coll des Nou Creus


Coll de les Nou Fonts et Pic de la Fossa del Gegant
 

Coll Mitja
 

16 mai 2005
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Planell de l'Estany - Coll de la Carança - Coll de les Nou Fonts, Coll Mitja - Ras de la Carança

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10 h 30

dénivelé +1200 - 1700


Le Thermomètre indique 4 °C dans la tente. Il a neigé une partie de la nuit ; 5 à 10 cm. Mais ce matin le temps est calme et le soleil va bientôt faire son apparition. En partant, vers 8 h 00, je me suis fait siffler par deux marmottes. Non mais !

Deux heures sont nécessaires pour rejoindre la crête au Coll de Carança, à 2725 m, en longeant l’Etang Noir, puis l’Etang Bleu… qui, en l’occurrence, sont tout blancs ! J’ai l’impression d’être suivi, mais, chaque fois que je me retourne, il n’y a que les traces de mes raquettes dans la poudreuse. Peut-être une mimétique marmotte dont la fourrure se confond si bien avec la couleur de la montagne enneigée…

 

La crête frontière offre un panorama grandiose et s’étale vers l’ouest en une succession de pics et de cols jusqu’au point culminant du Puigmal d’Err.

 

 

Il est très facile de rejoindre le Coll de les Nou Fonts à 2652 m, en passant par un sommet (2801m- sans nom sur la carte) orné d’un piolet, et le Coll des Nou Creux où sont plantées des croix. De là, un chemin orienté nord-ouest rejoint à flanc le Coll d’en Bernat à 2616 m. Il faut compter une petite heure depuis le Coll de Carança.

 

Un peu plus bas, l’Estanyol fournit un cadre idéal pou déjeûner… sous la neige, qui a fait sa réapparition.

 

Le sentier descend agréablement le long du Cami de Nuria jusqu’au refuge de l’Orri, où l’on rejoint le GR 10, puis devient plus monotone jusqu’à la cabane d’Aixeques, atteinte en 2 heures.

Il est 15 h 00 et il faut attaquer 700 m de dénivelé pour monter au Coll Mitja. Les 200 premiers mètres sont assez pénibles, mais le GR 10 est ensuite à la hauteur de sa réputation et l’arrivée sur le beau gazon du Coll Mitja est un plaisir. De la cabane d’Aixeques, le col était indiqué à 2 h 10. Il en faut un peu plus si l’on s’arrête à la cabane de la Jaça dels Collets, à mi-chemin.

 

Enfin que dire de la descente au refuge du ras de la Carança ? qu’il vaut mieux la descendre que la monter ! Il est bientôt 19 h 00. Bivouac près du refuge. Il pleut.

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Etang Noir



Etang bleu

 


2801 m



Pic de les Nou Fonts et Coll d'En Bernat


L'Estanyol
 



Ras de la Carança

 

 

 



Ras de la Carança - Bivouac



Carança Torrent

 

17 mai 2005•• Ras de la Carança - Thuès ••

dénivelé - 950

La pluie s’est transformée en neige. J’ai passé la nuit à secouer le toit de la tente, histoire de ne pas être complètement enseveli. Au matin, 20 à 30 cm de poudreuse recouvraient le sol. Le ciel est bouché. Il neige sans discontinuer. Difficile dans ces conditions de s’aventurer en altitude. Même la descente sur Thuès se transforme en galère. En principe, à 30 mn du refuge, un « rampillon » plonge vers le torrent. Impossible à trouver avec toute cette neige qui a non seulement effacé le chemin, mais surtout couché les branches d’arbre en travers. Après 3 heures de vaine tentative, je suis de retour au refuge… pour déjeûner. Pour les pêcheurs, présents ce jour là, ce n’est pas pire que la fois où ils leur avait fallu 9 heures pour monter de Thuès, dont 5 heures pour parcourir les 1500 derniers mètres s'enfonçant dans la neige jusqu’à la taille. Et arrivés au refuge, que faire ? Impensable d'aller courir la rivière (impêchable, comme ils disent); il n'y avait plus qu'à boire et à faire du feu. Au bout de trois jours, ils étaient fumés comme des harengs ! Toujours est-il que ces pêcheurs connaissent bien le coin et me conduisent au fameux « rampillon ». Après quoi le sentier qui longe la Carança est assez évident. La neige est présente jusqu’à 1400 m d’altitude. Puis c’est la pluie jusqu’à Thuès. Incroyable : il y a quand même la queue aux passerelles ! Arrivée à Thuès à 17 h 30, juste à temps pour attraper le Train jaune qui me ramène à Villefranche…

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Descente vers les gorges

 
   
     
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mise à jour : 10/11/2012